Les solutions naturelles contre le reflux gastro oesophagien (RGO)

Et si ce n'était pas un excès d'acidité mais un manque ?

Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est l’une des affections digestives les plus courantes, touchant près de 20 % de la population dans les pays occidentaux. Les symptômes incluent des brûlures d’estomac, des remontées acides, une toux chronique ou une sensation de gorge irritée

Pour beaucoup, la cause semble évidente : un excès d’acide gastrique. Mais si, paradoxalement, ce symptôme était souvent causé par un manque d’acidité dans l’estomac ?

Mal compris et trop souvent traité à l’aide de solutions médicamenteuses comme les antiacides ou les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), le RGO peut s’aggraver avec le temps si sa cause réelle n’est pas identifiée. 

Dans cet article, découvrez pourquoi l’hypochlorhydrie (manque d’acidité) peut être au cœur du problème, les conséquences à long terme des traitements médicamenteux, et comment évaluer naturellement l’acidité de votre estomac.

Comprendre le rôle de l’acidité gastrique

L’acide chlorhydrique (HCl) présent dans l’estomac est indispensable à une digestion efficace et à la protection contre les agents pathogènes.

Voici ses principales fonctions :

  • Activation des enzymes digestives : L’HCl permet l’activation de la pepsine, une enzyme nécessaire à la digestion des protéines.
  • Absorption des nutriments : L’acidité est cruciale pour l’absorption de la vitamine B12, du calcium, du magnésium et du fer.
  • Barrière antimicrobienne : Elle prévient la prolifération de pathogènes dans l’estomac et l’intestin.

Lorsque le niveau d’acidité est insuffisant (hypochlorhydrie), plusieurs dysfonctionnements peuvent apparaître :

  • Une digestion incomplète des aliments.
  • Une prolifération bactérienne excessive dans l’intestin (SIBO).
  • Des fermentations anormales, générant des gaz et une pression excessive sur le sphincter œsophagien inférieur (SOI), favorisant les remontées acides même si l’acide présent est faible.

RGO et hypochlorhydrie : le lien méconnu

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les symptômes de RGO ne résultent pas toujours d’un excès d’acidité. Chez de nombreuses personnes, ils sont dus à un manque d’acidité qui perturbe la fermeture du SOI, permettant ainsi le contenu gastrique (même faiblement acide) de remonter dans l’œsophage.

Signes suggérant une hypochlorhydrie

  • Sensation de lourdeur ou ballonnements après les repas.
  • Flatulences ou éructations fréquentes.
  • Intolérances alimentaires croissantes (notamment aux protéines animales).
  • Fatigue chronique liée à des carences nutritionnelles (B12, fer, etc.).

Les conséquences à long terme des antiacides et des IPP

Les antiacides, et en particulier les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), sont largement prescrits pour soulager les symptômes du reflux gastro-œsophagien. Cependant, ces médicaments ne traitent pas la cause sous-jacente du RGO et peuvent avoir des répercussions négatives sur le microbiote intestinal et la santé digestive. Voici pourquoi :

Modification de l’acidité gastrique et prolifération bactérienne

L’acidité gastrique joue un rôle crucial dans le contrôle des bactéries ingérées avec les aliments. En réduisant cette acidité, les antiacides :

  • Permettent la survie et la prolifération de bactéries pathogènes dans l’estomac, comme Clostridium difficile ou Escherichia coli.
  • Favorisent le développement d’un déséquilibre bactérien dans l’intestin grêle, appelé SIBO (Small Intestinal Bacterial Overgrowth). Ce phénomène est souvent associé à des ballonnements, des gaz, des douleurs abdominales, et une mauvaise absorption des nutriments.

Altération du microbiote intestinal

Le microbiote intestinal est un écosystème complexe et équilibré, composé de milliards de bactéries bénéfiques qui participent à la digestion, à l’immunité et à la santé générale. Une diminution de l’acidité gastrique provoquée par les antiacides peut :

  • Réduire la diversité des bactéries bénéfiques (comme les Lactobacillus et les Bifidobacterium).
  • Encourager la colonisation par des bactéries pathogènes et des levures opportunistes, comme Candida albicans.

Affaiblir la barrière intestinale, augmentant le risque de syndrome de l’intestin perméable (leaky gut) et d’inflammation systémique.

Carences nutritionnelles induites et leur impact sur le microbiote

Les antiacides peuvent provoquer des carences en certains nutriments essentiels, qui jouent un rôle dans la santé du microbiote :

  • Vitamine B12 : nécessaire pour le maintien de la flore intestinale et la santé des cellules épithéliales intestinales.
  • Magnésium : dont la carence est associée à des troubles digestifs et à une réduction des bonnes bactéries.
  • Zinc : un élément essentiel pour la réparation de la muqueuse intestinale et la modulation du microbiote.

Augmentation du risque d’infections intestinales

En altérant l’écosystème digestif, les IPP et autres antiacides augmentent le risque d’infections intestinales, notamment par :

  • Clostridium difficile, responsable de diarrhées sévères.
  • Salmonella et Campylobacter, des pathogènes liés à des intoxications alimentaires.

La réduction de l’acidité gastrique diminue la capacité de l’estomac à servir de barrière contre ces agents infectieux.

Conséquences à long terme

À mesure que le déséquilibre microbien s’installe, des pathologies chroniques peuvent émerger :

  • Syndrome de l’intestin irritable (SII), souvent aggravé par une dysbiose.
  • Inflammation systémique, liée à un microbiote déséquilibré et à un intestin perméable.
  • Maladies métaboliques, comme l’obésité et le diabète, qui sont influencées par la composition du microbiote.

Comment limiter ces effets négatifs ?

  • Réduction prudente des antiacides : En concertation avec un médecin, diminuer progressivement leur usage pour éviter un « rebond acide ».
  • Soutien du microbiote : Consommer des aliments fermentés (kéfir, choucroute) et envisager des probiotiques spécifiques.
  • Apport nutritionnel : Corriger les carences en vitamine B12, magnésium et zinc via une alimentation adaptée ou des compléments.
  • Soutenir naturellement l’acidité gastrique : Comme mentionné plus haut, des mesures simples telles que la prise de vinaigre de cidre ou de bétaïne HCl sous supervision peuvent aider à restaurer une fonction digestive optimale.

Vers une approche naturelle et personnalisée

Comment tester naturellement l’acidité gastrique ?

Avant d’entreprendre des mesures correctives, il est utile d’évaluer si votre estomac manque d’acidité. Voici un test simple et sécurisé :

Test au bicarbonate de soude

  1. Au réveil, à jeun, mélangez une demie cuillère à café de bicarbonate de soude dans un demi verre d’eau.

  2. Buvez et notez le temps nécessaire pour avoir un rot.

  3. Si vous ne rotez pas dans les 2-3 minutes, cela peut indiquer une hypochlorhydrie.

Ces tests ne remplacent pas un diagnostic médical, mais ils offrent une première indication.

Adopter des solutions naturelles et efficaces

Pour traiter la cause sous-jacente du RGO et rétablir une digestion optimale, plusieurs approches naturelles peuvent être explorées :

Stimuler l’acidité gastrique

  • Consommer du vinaigre de cidre bio : Diluez une cuillère à soupe dans un verre d’eau avant les repas.
  • Utiliser des compléments de bétaïne HCl (sous supervision professionnelle).
stimuler l'acidité gastrique

Favoriser une mastication lente

Mastication
  •  Prendre le temps de bien mâcher active les enzymes salivaires et réduit le travail de l’estomac.

Adopter une alimentation anti-inflammatoire

  •  Limitez les aliments irritants (café, alcool, plats épicés) et favorisez les légumes, les protéines maigres et les graisses saines.
alimentation anti-inflammatoire
probiotiques

Rééquilibrer le microbiote

  • Introduisez des aliments fermentés (choucroute, kéfir).
  • Complétez avec des probiotiques spécifiques pour réduire les fermentations intestinales.

Améliorer le tonus du SOI

  • Évitez de vous allonger immédiatement après les repas.
  • Fractionnez vos repas en petites portions.
Exercice physique
gérer son stress

Identifier et traiter les causes sous-jacentes

  •  Le stress chronique, les intolérances alimentaires, ou les infections comme Helicobacter pylori peuvent contribuer au RGO et nécessitent une prise en charge adaptée.

En conclusion ...

Si les antiacides peuvent offrir un soulagement temporaire des symptômes, leur usage prolongé peut perturber profondément l’équilibre du microbiote intestinal et la santé globale du système digestif. Une approche naturelle et fonctionnelle est souvent préférable pour traiter la cause du RGO tout en préservant l’intégrité du microbiote.

Car le RGO n’est pas une fatalité et il n’est pas toujours lié à un excès d’acidité gastrique. En comprenant mieux ses causes et en adoptant des solutions naturelles adaptées, vous pouvez soulager vos symptômes durablement et préserver votre santé globale.

Vous souhaitez aller plus loin et bénéficier d’un accompagnement personnalisé ? Prenez rendez-vous dès aujourd’hui. Ensemble, nous identifierons les causes profondes de votre inconfort digestif et mettrons en place une stratégie adaptée à vos besoins.

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